La pratique du génogramme auprès de patients atteints de la maladie d'Alzheimer est décrite au travers de plusieurs cas cliniques ainsi que l'intérêt que l'on peut en attendre. Le génogramme trouve de ce fait, sa place dans le dossier médical. La question du dossier médical, de sa constitution, de sa conservation et de sa transmission éventuelle est contemporaine du début de l'histoire de la médecine. Le dossier médical, en lui-même, structure notre connaissance du malade, à fortiori celle du malade atteint de la maladie d'Alzheimer. La rupture technologique introduite par l'informatisation du dossier médical, correspond à une nouvelle structuration médicale du sujet âgé malade, perçu au travers des données que le dossier informatique permet de recueillir. Ne pas exiger la possibilité de création pratique du génogramme dans ce nouveau type de dossier reviendrait à abandonner nos patients à n'être que des objets du corps médical, de la médecine, d'une médecine qui évacuerait la subjectivité de ses usagers. Que le sujet apparaisse à la médecine comme «dément», hors de son esprit, nous porte assez facilement à une position d'abdication de notre position soignante. Qu'en serait-il lorsque la possibilité technique nous sera refusée d'écrire avec le patient, son histoire dans sa dimension subjective, traumatique et émotionnelle?.