GLOMÉRULONÉPHRITES EXTRAMEMBRANEUSES : DU MODÈLE EXPÉRIMENTAL A LA PATHOLOGIE HUMAINE DU NOUVEAU-NÉ ET DE L'ADULTE. Discussion
Auteurs : RONCO P1, GOLDMAN M, EVRARD M, VANDERHAEGHEN J, DEVUYST M1Les glomérulopathies extramembraneuses (GEM) représentent la cause la plus fréquente de syndrome néphrotique chez l'adulte. Elles évoluent dans 30 à 40 % des cas vers l'insuffisance rénale après dix à quinze ans. Leur traitement reste empirique. Le modèle expérimental créé par Heymann chez le rat en 1959 a permis de mieux comprendre la physiopathologie de la maladie en identifiant l'antigène responsable (mégaline) à la surface des podocytes glomérulaires, le rôle pathogène du complément et les altérations podocytaires responsables de l'induction de la protéinurie. Toutefois, la mégaline n'est pas exprimée par les podocytes humains et elle n'est pas trouvée dans les dépôts immuns extramembraneux caractéristiques de la maladie. Nous avons identifié dans trois familles dans lesquelles des nouveau-nés sont atteints de GEM, le premier antigène podocytaire (endopeptidase neutre, EPN) impliqué dans la pathogénie des GEM humaines. Nous avons également découvert un mécanisme original d'allo-immunisation foeto-matemelle par lequel les mères génétiquement déficientes en EPN (en raison de mutations tronquantes du gène) s'immunisent pendant la grossesse contre l'EPN présente à la surface des cellules placentaires. Nous discutons le rôle de l'allo-immunisation dans la pathogénie des GEM de l'adulte, les résultats préliminaires obtenus dans la caractérisation de nouveaux antigènes et les perspectives thérapeutiques.