Ce dossier est consacré à la place des jeunes séropositifs homosexuels dans les associations LGBT. Face à l'arrivée d'une nouvelle génération moins marquée par le sida grâce à l'arrivée des trithérapies, les jeunes homosexuels, contrairement à leurs aînés très impliqués dans la lutte contre le virus, ont tendance à préférer l'oubli et le silence. Ce dossier se compose de deux articles et d'une interview : le premier montre la difficulté pour les acteurs de prévention où les homosexuels séropositifs de se faire une place dans les associations LGBT ; le second présente l'association Séropotes, qui proposer aux jeunes gays un lieu de convivialité et d'échange sans aucun but de visibilité ou de militantisme. Didier Lestrade, dans une interview, analyse le clivage entre ces deux générations de séropositifs homosexuels : l'ancienne, qui a vécu l'hécatombe d'avant les trithérapies, engagée et militante, et la nouvelle, qui ne se reconnaît pas dans ses aînés et aspire à la normalité. Tout en reconnaissant un manque de communication entre les deux générations et une monopolisation de la parole par les anciens, il craint néanmoins un déni et une absence de responsabilisation face à la prévention de la part de ces jeunes.