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GROUPES DE PAROLE ET CANCERS DU SEIN : UNE EXPÉRIENCE DE SEPT ANS

Auteurs : SURUGUE P1, LECOURT E2
Affiliations : 1laboratoire de recherche de psychologie et de psychopathologie, université René-Descartes-Paris 5, 71 av. É.-Vaillant, 92100 Boulogne, France2l'université René-Descartes-Paris 5, psychanalyste de groupe, France
Date 2008, Num 50Revue : Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe
Résumé

Objectif: Étude prospective, exploratoire, longitudinale sur sept ans de groupes de parole chez 36 femmes atteintes de cancers du sein à tous les stades de la maladie. Cette étude porte sur le rôle du vécu du cancer dans son évolution. Méthodologie : Il s'agit de deux groupes de parole semi-ouverts, hétérogènes et sans engagement, pour initier un dialogue autour du cancer du sein qui devient alors invitation à un travail psychique par et dans la relation à autrui. La vérité subjective de la malade est mise en lien avec la réalité objective médicale. Le recueil des données synthétise les compte rendus des séances mensuelles des groupes de parole, des consultations médicales de surveillance du cancer et des entretiens psychologiques approfondis individuels. Résultats : L'analyse conduit à distinguer trois catégories de vécus. Pour six femmes, le cancer est apparu comme un « événement révélateur de sens ». Elles ont transformé cette épreuve en une expérience. Leur pronostic est amélioré par rapport aux données statistiques. Pour quatorze femmes, le cancer est devenu « le point de départ d'une demande », une souffrance, souvent méconnue d'elles-mêmes, a pu se dire et elles s'autorisent ainsi parfois à actualiser un potentiel et à le réaliser. L'évolution médicale de celles qui sont en situation métastatique est freinée par rapport aux données statistiques. Pour seize femmes, le cancer reste « un accident à oublier ». Conclusions: Des groupes de parole proposés à des femmes atteintes d'un cancer du sein peut leur permettre de retrouver des repères et de replacer le cancer dans leur histoire présente et passée. Ce travail psychique favorise une cohérence interne et permet surtout, aux femmes, à travers une souffrance apparemment exclusivement organique, de dire quelque chose qui dépasse les problèmes organiques du cancer du sein. Ce travail psychique semble alors avoir un pouvoir réorganisateur entre les instances psychiques décrites par Freud. La capacité à supporter et à traiter les conflits psychiques intervient dans le processus de guérison du corps érogène, le corps habité et vécu de façon affective qui participe à l'univers symbolique, ce qui semble faciliter la réparation du corps biologique. Ce travail psychothérapique psychanalytique de groupe souligne l'intérêt pour le cancérologue de considérer cette double réalité du corps propre et du corps symbolique, les traitements en effet semblent d'autant plus efficaces que les besoins spécifiques de chacune sont compris et pris en compte dans le protocole de soins.

Mot-clés auteurs
Cancer du sein; Entretien clinique; Etude longitudinale; Evolution; Expérience subjective; Femme; Groupe de discussion; Maladie; Perlaboration; Psychothérapie analytique groupe; Tumeur maligne;
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
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SURUGUE P, LECOURT E. GROUPES DE PAROLE ET CANCERS DU SEIN : UNE EXPÉRIENCE DE SEPT ANS. Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe. 2008;(50).
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Dernière date de mise à jour : 12/08/2017.


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