Contexte : La plupart des cas documentés d'infections iatrogènes se rapportent à une médecine spécialisée. Le risque infectieux en médecine générale libérale reste à évaluer. Les recommandations et obligations réglementaires semblent diversement connues et appliquées. Objectif : Identifier les obstacles à la mise en oeuvre des recommandations concernant l'hygiène au cabinet de médecine générale. Méthode : Enquête qualitative par 25 entretiens semi-dirigés sur les connaissances, représentations et croyances des généralistes à ce sujet. Résultats : Les médecins généralistes ont la perception d'un risque infectieux de faible intensité. Ils pensent que les insuffisances de leurs connaissances et pratiques en hygiène ne sont pas délétères pour leurs patients, et que les recommandations éloignées de leurs pratiques sont injustifiées. Discussion : Le comportement des médecins généralistes vis-à-vis de l'hygiène s'appuie sur les représentations qu'ils ont du risque infectieux associé à leur activité. Ils attendent que la preuve de l'efficacité des mesures de prévention recommandées soit faite pour les appliquer. L'absence de documentation de ce risque est un frein principal à l'amélioration des pratiques. Conclusion : Les recommandations sur l'hygiène au cabinet ne pourront atteindre leurs objectifs qu'à la condition de lever ces différents obstacles¹.