Formation initiale en allergologie dans les pays francophones : expérience marocaine
Auteurs : ALAOUI YAZIDI A1L'enseignement de l'allergologie dans les facultés de médecine au Maroc existe, mais n'a pas la place qui devrait lui revenir si l'on tient compte de l'augmentation de la fréquence des affections allergiques au Maroc (et ailleurs) et de la demande des soins qui en résulte. Dans notre pays, l'allergologie n'est pas reconnue officiellement comme une spécialité et les patients allergiques sont pris en charge, soit par des pneumologues et des spécialistes ayant des compétences en allergologie, soit par des médecins généralistes ayant des diplômes français universitaires ou une capacité en allergologie. Il n'existe pas dans le programme d'enseignement des facultés de médecine un module « allergologie », mais des chapitres d'allergologie qui sont étudiés de façon éparpillée dans différentes disciplines de la deuxième à la cinquième année et qui ont trait à l'immunologie, l'asthme, les eczémas et urticaires, l'allergie nasosinusienne, les conjonctivites et le choc anaphylactique. Le volume horaire consacré ne dépasse pas 30 heures (soit 1,4 % du programme global). Lors des études du troisième cycle, l'allergologie n'est pas clairement individualisée; seul le cursus de pneumophtisiologie comporte une formation en allergologie à l'hôpital. Cet enseignement reste très sommaire pour les autres spécialités. Les médecins spécialistes marocains ont la possibilité de se former en allergologie en s'inscrivant au certificat d'université d'allergologie et d'immunologie clinique organisé par le département des maladies respiratoires à Casablanca. Concernant la formation continue, elle se fait sous l'égide des sociétés scientifiques savantes et d'associations. En conclusion, l'enseignement de l'allergologie existe en formation initiale mais le volume horaire qui lui est consacré reste modeste et il est utile d'envisager à l'avenir un module d'allergologie. Cet enseignement reste sous-représenté en troisième cycle qui conduit à l'exercice professionnel. Il est nécessaire de développer cette discipline et il est temps de se demander s'il ne faut pas la reconnaître officiellement.