Hypnose et conscience
Auteurs : FAYMONVILLE M1L'hypnotisme et les techniques de l'hypnose sont connus depuis i Antiquité, Mesmer était le premier a avoir entrepris une étude expérimentale de la relation psychothérapeutique jusqu'alors noyée dans les pratiques magiques. Il proposait une théorie qu'il croyait physiologique, rationaliste, et posait l'existence d'un fluide, aussi réel et matériel que l'action exercée par l'aimant. Une lutte opposa d'abord les « fluidistes » et les « animistes » dans la première moitié du xixe siècle. Ensuite, elle prit la forme d'une opposition entre les partisans de l'explication physiologique et ceux de l'explication psychologique. L'école de la Salpêtrière, avec Charcot, voyait dans l'hypnose un état pathologique, une névrose hystérique artificielle. À l'opposé, l'école de Nancy, représentée par Bernheim, Liébault et Liégeois, soutenait que c'était un phénomène psychologique normal. La lutte entre les deux écoles fut très âpre. D'autres théories inspirées d'abord par l'école pavlovienne virent le jour, celle-ci fut remplacée par celle inspirée de la psychologie expérimentale et une troisième d'inspiration psychanalytique prit le relais. Une objectivation de l'état hypnotique permettrait de sortir des querelles qui s'éternisent sur la réalité et la non-réalité de l'état hypnotique. Cette tentative d'objectivation a été conduite entre autres à partir des techniques de neuro-imagerie fonctionnelle révolutionnant actuellement notre connaissance sur le fonctionnement cérébral et les recherches dans le domaine des neurosciences cognitives permettent d'aborder les questions sur la conscience et son substrat neurobiologique. La recherche sur l'hypnose nécessite de faire des distinctions entre « l'état de conscience » et « contenu conscient ». Différentes études en neuro-imagerie fonctionnelle sont rapportées explorant le domaine de la « neurophénoménologie » du processus hypnotique.