• Pour le traitement des femmes atteintes d'un cancer du sein métastasé, diverses associations sont utilisées, choisies en fonction de celles déjà utilisées en traitement adjuvant. Le paclitaxel en monothérapie n'est qu'une option parmi d'autres, choisie généralement après un protocole à base d'anthracycline. • Le bévacizumab, un anticorps monoclonal déjà commercialisé pour les cancers colorectaux, a fait l'objet d'une extension d'indication pour le cancer du sein métastasé en traitement de première ligne, associé au paclitaxel. • Le dossier d'évaluation clinique du bévacizumab ne comporte pas d'essai versus anthracycline. L'association paclitaxel + bévacizumab a seulement été comparée au paclitaxel en monothérapie dans un essai chez 722 malades. Cet essai ne montre pas de bénéfice en termes de durée de survie, mais un gain sur la durée de survie avant aggravation de la maladie: 11,3 mois versus 5,8 mois. • Certains effets indésirables graves du bévacizumab étaient déjà connus: troubles cardiovasculaires (hypertensions artérielles, thromboses), hémorragies tumorales, perforations digestives, retards à la cicatrisation des plaies, troubles hématologiques. Il s'y ajoute des troubles neurologiques, notamment des leucoencéphalopathies dans divers essais cliniques pour d'autres indications. • En pratique, le dossier d'évaluation clinique du bévacizumab dans le cancer du sein ne justifie pas son utilisation: d'autres protocoles sont disponibles, l'augmentation de durée de survie sans aggravation se fait au prix d'effets indésirables graves.