Fréquence des lésions traumatiques médicalement constatées chez les gardés à vue alléguant des violences policières
Auteurs : LORIN DE LA GRANDMAISON G1, HOUSSAYE C1, BOUROKBA N1, DURIGON M1Une étude rétrospective a été réalisée afin de déterminer la fréquence des lésions traumatiques chez des personnes en garde à vue alléguant des violences policières dans le département des Hauts-de-Seine. Nous avons analysé l'ensemble des certificats médicaux relatifs à l'examen de 11 653 individus en garde à vue pendant l'année 2004. De cette population ont été respectivement isolés 119 cas alléguant des violences policières et 245 cas présentant des traces de mauvais traitement à type de contention serrée par des menottes. Parmi les cas alléguant des violences policières, la plupart présentaient des lésions traumatiques récentes (n = 91). La majorité des lésions correspondaient à des contusions superficielles siégeant le plus souvent dans la région cervico-céphalique. L'ensemble des lésions traumatiques étaient compatibles avec des violences policières. Des complications neurologiques secondaires à une contention serrée par l'application des menottes étaient rarement observées, dans moins de 2 % des cas. Bien qu'aucun cas de décès à garde à vue n'ait été rapporté pendant la période de l'étude, l'état de santé d'environ 5 % des cas était incompatible avec la poursuite de la garde à vue dans les locaux du commissariat de police.