• Un dispositif iontophorétique délivrant du fentanyl, un antalgique opiacé, par voie transdermique, est annoncé en France pour soulager les douleurs aiguës postopératoires selon la technique de l'analgésie autocontrôlée. L'appui sur un bouton provoque la diffusion transdermique d'une dose de fentanyl (contenu dans un réservoir) vers la circulation générale, par iontophorèse sans aiguille. • Le seul essai comparatif examiné par l'Agence européenne du médicament, non aveugle, n'a pas prouvé que l'efficacité du fentanyl transdermique par iontophorèse soit au moins égale à celle d'une analgésie autocontrôlée par la morphine intraveineuse. • Les effets indésirables du fentanyl transdermique sont ceux des opiacés. Il s'y ajoute des troubles cutanés à la zone d'application du dispositif. • Il n'y a pas de progrès en termes de conditions de traitement: la manipulation du dispositif n'est pas plus simple pour les patients que celle de diverses pompes pour administration intraveineuse disponibles. Par ailleurs, il existe des risques réels de mauvaise utilisation et de surdosage: nombre de doses délivrées par appui non vérifiable, absence de période réfractaire entre 2 appuis délivrant une dose, précaution particulière concernant la toilette, dispositif usagé contenant encore du fentanyl, etc. • En pratique, la voie intraveineuse reste la référence pour l'analgésie autocontrôlée des douleurs aiguës postopératoires.