Les effets délétères de l'amiante induisent des lésions pleuropulmonaires bénignes et malignes et le dépistage ou la détection précoce de ces lésions apparaît comme la seule stratégie pour diminuer la morbidité et la mortalité encourues par ces patients. L'anatomopathologie demeure le Gold standard diagnostique de ces lésions et permet avec l'étude minéralogique de reconnaître l'exposition à l'amiante. Les outils (cytologie, immunohistochimie et la biologie moléculaire) permettent de juger du caractère bénin ou malin et de déterminer les facteurs de gravité. Il n'existe pas d'outils anatomopathologiques qui permettent le dépistage, la détection précoce ou la surveillance de ces lésions qui ne soient pas invasifs et acceptables pour le patient. Cependant l'EMA (antigène de membrane épithélial, marqueur immunohistochimique) permet devant une hyperplasie mésothéliale d'isoler les lésions susceptibles de se transformer en mésothéliome malin. De plus, l'analyse immunohistochimique et/ou l'analyse moléculaire de marqueurs prédictifs de cancer (p53, K-Ras), ou d'invasion tumorale (protéases) permettent d'identifier les lésions bronchiques en voie de transformation. Enfin, le screening cytologique de dépistage associant la recherche d'antigènes spécifiques de tumeurs (hRNP A2/B1, protéine ribonucléaire hétérogène) ou l'analyse de la texture nucléaire par quantification morphométrique automatisée de l'ADN pourrait représenter de nouvelles voies de recherche pour le dépistage infraclinique des cancers bronchopulmonaires.