Le viol est aujourd'hui une arme de guerre utilisée massivement contre les civils. Les recueils de témoignages réalisés par des organisations humanitaires et de rares études épidémiologiques attestent leur fréquence et la gravité de leurs conséquences. En France, les femmes ayant vécu de telles violences sont soumises à un triple traumatisme : le traumatisme prémigratoire, celui lié à l'exil et, enfin, celui qui tient aux conditions de l'accueil dans le pays hôte. La gravité de ces traumatismes, leur intrication et les facteurs dépendant de la situation transculturelle des personnes concernées rendent nécessaire une complexification de la manière de travailler avec elles, tant pour l'élaboration du diagnostic que pour le soin lui-même.