Le harcèlement entre élèves est l'objet de nombreux travaux en Scandinavie et dans les pays anglo-saxons (Grande-Bretagne, États-Unis, Australie), mais il est relativement peu abordé en France. Il est souvent banalisé, annexé au vaste domaine de la violence scolaire. Pourtant, c'est l'un des éléments importants s'ajoutant à la pression continue que subissent les élèves : celle de la réussite, de l'image (ne pas perdre la face), de l'appartenance à un groupe, parfois celle de la survie dans un milieu hostile. Depuis quelques années, nous sommes quelques chercheurs, praticiens de terrain, formateurs, à nous y intéresser et à tenter, par différentes voies, d'initier une vigilance et une prévention chez les acteurs de l'institution scolaire. L'objet de cette étude est de souligner les conséquences internes (plaintes somatiques, affects anxio-dépressifs) et externes (comportements violents, absentéisme) du harcèlement. Ce facteur de stress, groupai, social, paraît souvent naturel, voire formateur, mais n'en reste pas moins destructeur. Pour en rendre compte, nous ferons référence à une étude que nous avons réalisée avec des élèves de collège et de lycée, appartenant à une même cité scolaire.