L'impact des violences extrêmes entretient le débat sur les places respectives de l'actuel et du précoce dans l'appréhension du traumatisme psychique. Ces traumatismes « externes » bouleversent le fonctionnement psychique à plusieurs niveaux. La dimension quantitative de l'effraction traumatique peut produire une régression du fonctionnement psychique bien «au-delà du Principe du Plaisir» alors que ses aspects qualitatifs peuvent se lier à des conflits préexistants, que ce soit des conflits constitutifs du développement psychique ou des noeuds de fixation en lien avec l'historique singulier du sujet. Le potentiel traumatique « externe » réveille donc des potentialités traumatiques « internes » singulières. A la lumière d'exemples cliniques, l'auteur développe une lecture psychanalytique des symptômes post-traumatiques offrant des issues à la répétition mortifère vers l'accès à la symbolisation. Il s'agit, par un « travail de la répétition » et à la faveur de la relation transférentielle, de se décaler progressivement du côté de la remémoration et de la réorganisation du fonctionnement mental.