Héparines de bas poids moléculaire et prothèses valvulaires mécaniques
Auteurs : MEURIN P1, ESMIEU-FOURNEL P1De nombreuses études cliniques ont récemment tenté d'évaluer l'efficacité des héparines de bas poids moléculaire (HBPM) chez les patients porteurs de prothèses valvulaires mécaniques (PVMe) dans trois situations à haut risque : la période postopératoire, la grossesse et lors de l'interruption temporaire du traitement par anticoagulants oraux (AVK). Elles ont toujours conclu que l'utilisation des HBPM semblait aussi efficace que celle de l'héparine non fractionnée (HNF) par voie intraveineuse et probablement plus efficace que l'HNF par voie sous-cutanée. Cependant, ces études ne sont que des registres observationnels, et il n'y a jamais eu d'étude randomisée de taille suffisante comparant directement et prospectivement HNF et HBPM dans cette indication. On arrive donc au paradoxe suivant : les HBPM sont mieux évaluées que l'HNF et semblent au moins aussi efficaces et mieux tolérées, mais elles n'ont pas d'AMM chez ces patients. Cet article décrit les études publiées et confronte leurs résultats aux recommandations rédigées par les principales sociétés savantes. En conclusion, nous souhaitons insister sur le fait que le principal risque lié à l'utilisation des HBPM chez les patients porteurs de PVMe est probablement un mésusage (doses insuffisantes, administration chez l'insuffisant rénal, absence de surveillance des plaquettes...) lié à leur facilité apparente d'utilisation.