• Chez des adultes atteints de certaines candidoses et cryptococcoses, le fluconazole, un antifongique azolé, est un traitement le plus souvent de deuxième ligne. Il est devenu commercialisé pour des enfants. • Selon un essai chez 182 enfants immunodéprimés atteints de candidoses oropharyngées, le fluconazole par voie orale durant 14 jours a été plus efficace que la nystatine en traitement local en termes de disparition des signes cliniques et d'éradication de Candida, sans différence sur les récidives un mois après la fin du traitement. On ne dispose pas d'essai versus miconazole ou amphotéricine B en traitement local. • Notre recherche documentaire n'a pas recensé d'essai comparatif du fluconazole chez des enfants atteints de candidoses oesophagiennes, situation où il est un traitement de premier choix chez les adultes. • Dans les candidoses invasives, un essai comparatif chez 24 enfants, et une dizaine d'essais non comparatifs, ne permettent pas de savoir si le fluconazole par voie orale ou intraveineuse est plus efficace que l'amphotéricine B par voie intraveineuse. • Dans la cryptococcose neuroméningée, l'utilisation du fluconazole en relais de l'amphotéricine B et de la flucytosine par voie intraveineuse repose sur une série de 6 enfants. • Le profil d'effets indésirables du fluconazole ne paraît pas différent chez les enfants et chez les adultes, composé surtout de troubles digestifs et de réactions cutanées. Il se différencie de l'amphotéricine B conventionnelle intraveineuse, en provoquant moins de troubles rénaux et de réactions liées à la perfusion. • Par inhibition d'isoenzymes du cytochrome P450, le fluconazole expose à de nombreuses interactions médicamenteuses. • Le fluconazole peut être administré par voie orale, sous forme buvable ou de gélules, en une prise par jour. • En somme, chez les enfants, le traitement des candidoses oropharyngées et systémiques et de la cryptococcose neuroméningée est similaire à celui préconisé chez les adultes: utilisation du fluconazole, en première ligne dans les candidoses œsophagiennes; en deuxième ligne après amphotéricine B par voie locale dans les candidoses oropharyngées; après amphotéricine B par voie intraveineuse dans les candidoses invasives et les cryptococcoses neuroméningées.