Violence au travail : Étude exploratoire sur ses impacts selon l'identité de genre des victimes
Auteurs : TRAGNO M1, TARQUINIO C1, DUVEAU A1, DODELER V1Les conséquences psychologiques de la violence au travail sont multiples et ont été souvent décrites dans la littérature. Dans notre recherche, ces différences sont analysées en fonction de l'identité de genre des victimes. Ce concept distingue quatre types d'identité: les typés féminins, masculins, androgynes et indifférenciés. L'objectif de cet article est de mettre en évidence le lien entre l'identité de genre de salariés victimes d'agression sur leur lieu de travail et l'intensité de l'impact traumatique. Les spécificités liées à chacune de ces identités de genre nous conduisent à poser les hypothèses suivantes. Les sujets (homme versus femme) disposant d'une identité de genre féminine seront rendus moins vulnérables que les autres aux effets d'une agression (hypothèse 1). Un résultat similaire est attendu pour les sujets disposant d'un schème identitaire de type androgyne (hypothèse 2). Inversement, les sujets typés masculins seront particulièrement touchés psychologiquement par les effets de la violence et leur niveau de stress post-traumatique sera plus important que ceux des sujets à schèmes identitaires féminins et androgynes (hypothèse 3). Enfin, les sujets ayant une identité de genre indifférenciée manifesteront des niveaux de stress post-traumatiques comparables aux sujets à identité de genre masculine considérés comme les plus vulnérables (hypothèse 4). L'identité de genre des victimes a été évaluée à l'aide du Bem sex rôle inventory (Bem, 1974) et les caractéristiques de l'impact psychotraumatique à l'aide de l'échelle d'Horowitz: Impact events scale-revised. Notre étude porte sur un échantillon de 367 salariés: 230 ont été victimes d'agression, les 137 autres n'ont jamais vécu d'agression. Nos résultats confirment nos hypothèses, montrant qu'il existe bien un lien entre la vulnérabilité des salariés agressés et leur identité de genre.