• Chez les malades infectés par le HIV au stade sida, les microsporidioses à Enterocytozoon bieneusi sont des infections opportunistes, essentiellement responsables d'une diarrhée chronique. Leur prise en charge repose sur des multithérapies antirétrovirales minutieusement ajustées et un traitement symptomatique. On ne dispose pas d'antiparasitaire d'efficacité établie. • La fumagilline est un antiparasitaire connu depuis les années 1950. Une autorisation de mise sur le marché a été octroyée pour le traitement des diarrhées graves à E. bieneusi en cure de 14 jours. • Selon un essai comparatif versus placebo, randomisé, en double aveugle, chez 12 malades, la fumagilline a réduit le recours au lopéramide et éliminé le parasite dans les selles 2 semaines après la fin du traitement. Deux malades ont rechuté au moins 1 fois. • Des événements indésirables hématologiques sévères sont survenus chez 8 malades sur 12. Ils ont été réversibles 1 à 2 semaines après l'arrêt du traitement. • En pratique, chez des malades infectés par le HIV au stade sida et ayant une diarrhée chronique grave à E. bieneusi, la fumagilline est utile en cas d'échec d'une restauration immunitaire par antirétroviraux avec traitement symptomatique.