Contexte: l'observance thérapeutique est un enjeu majeur de la prise en charge thérapeutique de l'infection à VIH dans le monde entier et en particulier dans les pays en développement (PED). À l'heure actuelle, peu de données sont disponibles sur les facteurs associés à l'observance en pratique clinique de routine dans les PED. Objectif: identifier les facteurs liés à une bonne ou mauvaise observance rencontrée chez les patients sous traitement antirétroviral (ARV) ou sous traitement au cotrimoxazole (CTX). Méthode: étude transversale sur un échantillon représentatif des patients VIH suivis en ambulatoire à l'hôpital communautaire et au centre Amis d'Afrique et sous traitement depuis au moins 2 mois, à l'aide d'un autoquestionnaire. L'observance thérapeutique a été mesurée par le saut de prise des médicaments durant les 4 derniers jours et le comptage des comprimés restants. Résultats: 141 patients répondant aux critères d'inclusion ont été interrogés; parmi ceux-ci 89 patients étaient sous traitement antirétroviral et 52 étaient sous cotrimoxazole. Les patients sous traitement antirétroviral étaient sous d4T/3TC/NVP. Dans l'étude, l'observance thérapeutique varie de 67,3 à 94,3%, quel que soit le traitement. Selon le type de traitement, l'observance des patients sous CTX est inférieure (65,4%) à celle des patients sous ARV (77,5%). L'observance est meilleure pour les patients qui ont un projet personnel et qui ont un désir d'informations sur le VIH. Elle est moins bonne pour les patients ayant une autre affection. Conclusion: ces résultats sont en faveur de l'éducation thérapeutique pour améliorer l'adhésion aux traitements des patients infectés par le VIH. Par ailleurs, la mesure de l'observance thérapeutique devrait se faire de façon régulière en pratique clinique de routine. La méthode utilisée doit être simple, accessible, fiable et d'un moindre coût pour les pays à ressources limitées.