Bronchiolite sévère à VRS et otite du nourrisson : premiers stigmates de la maladie allergique respiratoire ? À propos d'une observation
Auteurs : GIOVANNINI-CHAMI L1, ABOU TAAM R1, ALBERTINI M2, SCHEINMANN P1, DE BLIC J1L'observation d'un nourrisson ayant présenté deux infections sévères à virus respiratoire syncytial (VRS) dans le même hiver avec atteinte ORL associée nous a amenés à envisager les relations virus-asthme chez l'enfant et la place de l'oreille moyenne dans l'unité des voies aériennes. Les virus, notamment le VRS et les rhinovirus, sont en effet impliqués dans 80 % des exacerbations d'asthme des enfants en âge scolaire. Néanmoins, le rôle des infections respiratoires virales dans la genèse de l'asthme est loin d'être clairement établi. Les bronchiolites sévères à VRS nécessitant l'hospitalisation semblent associées à un risque ultérieur d'asthme atopique contrairement aux formes moins sévères. Le VRS serait donc plus révélateur d'une susceptibilité particulière des voies aériennes que véritable facteur étiologique. L'effet cytopathique du VRS pourrait en effet être facilité par une fragilité épithéliale, primum movens du remodelage primaire asthmatique. Une nouvelle entité se dégage au sein de l'unité des voies aériennes : l'oreille moyenne. La sensibilisation IgE médiée et les sifflements sont en effet récemment apparus comme facteurs de risque indépendants d'otite séromuqueuse. Chez l'atopique, l'infiltrat épithélial de la trompe d'Eustache et l'exsudat situé dans l'oreille moyenne ont un profil Th2. Le concept d'« otorhinobronchite allergique » impose donc une prise en charge thérapeutique globale des voies aériennes des patients présentant une allergie respiratoire, notamment otologique.