Varénicline (champix°) : Sevrage tabagique: Pas mieux que la nicotine
Date 2006, Vol 26, Num 276, pp 645-648Revue : La revue Prescrire• La place des médicaments dans le sevrage tabagique est modeste. La nicotine, un agoniste complet des récepteurs à l'acétylcholine, commercialisée sous de multiples formes et dosages, est le médicament dont la balance bénéfices-risques est la plus favorable. Mais seulement environ 16 % des patients sont abstinents à 1 an versus environ 10 % après placebo. Le bupropion, un dérivé amphétaminique, est à éviter. • La varénicline est un agoniste partiel des récepteurs à l'acétylcholine annoncé pour le sevrage tabagique. • Le dossier d'évaluation clinique disponible ne comporte pas de comparaison versus nicotine. • Ce dossier comporte notamment 4 essais versus placebo qui ont montré qu'après un traitement de 12 semaines par varénicline, le taux d'abstinents à 1 an est de 22 % versus 8 % sous placebo. Dans les 2 essais ayant comporté un groupe traité par bupropion, le nombre d'abstinents à 1 an a été statistiquement plus élevé après varénicline dans un essai et lors de l'analyse conjointe de ces essais. • Les effets indésirables connus de la varénicline paraissent modérés. À court terme, il s'agit surtout de troubles digestifs (surtout nausées et constipation) et de troubles neuropsychiques (insomnies, perturbations des rêves, céphalées). Une certaine toxicité cardiaque à long terme n'est pas exclue. • L'association nicotine + varénicline augmente les effets indésirables de la nicotine. • En pratique, à l'été 2006, il n'est pas établi que la balance bénéfices-risques de la varénicline soit plus favorable que celle de la nicotine. Celle-ci reste le médicament de premier choix quand une aide médicamenteuse est jugée utile dans le sevrage tabagique.