Vivre après un cancer : le régime de la double peine : Précarités et inégalités face au cancer
Auteurs : DUFRANC CDate 2006, Vol 5, Num 2, pp 102-108Revue : Revue francophone de psycho-oncologie« À quoi bon guérir d'un cancer si la société vous condamne à une mort sociale? » Cette question, posée par un ancien malade, était au coeur des débats des IIIes États généraux du cancer le 28 octobre 2004. Face aux discriminations, mises au placard et rejets purs et simples dénoncés ce jour-là par ceux qui s'estiment victimes d'un « délit de sale maladie », Jacques Chirac en appelait à la « responsabilité sociale et à la solidarité nationale ». Il serait temps en effet de prendre un virage à 180° car, pendant que les médecins conseillent à ceux qui ont été malades de reprendre leur vie active, faire des projets, et... vivre comme avant, patrons, collègues, banques et assurances freinent des quatre fers. Trois ans après le lancement du plan Cancer, le 27 avril dernier, Jacques Chirac parlait toujours de « rendre notre société plus humaine et plus solidaire »... Qu'attendons-nous pour changer notre regard sur les malades atteints de cancer et fermer la porte du Pavillon des cancéreux [8].