Nouvelle classification et nouveaux critères diagnostiques du diabète et des troubles de la glycorégulation
Auteurs : DARMON P1Le rapport préliminaire du comité consultatif chargé par l'OMS de proposer une révision de la classification et des critères diagnostiques du diabète et des troubles de la glycorégulation a été récemment publié. Les propositions de l'OMS rejoignent pour une large part les conclusions émises en 1997 par un comité d'experts de l'American Diabetes Association (ADA), et devraient prochainement être entérinées. La nouvelle classification du diabète repose sur l'étiologie et/ou la pathogénie de chaque type de diabète, alors que la précédente était essentiellement fondée sur des considérations d'ordre thérapeutique (diabète insulinodépendant, non insulinodépendant, insulinorequérant). Les nouveaux critères diagnostiques du diabète et des troubles de la glycorégulation sont avant tout caractérisés par l'abaissement de la valeur de la glycémie à jeun définissant le diabète - de 1,40 g/l (7,8 mmol/l) à 1,26 g/l (7,0 mmol/l)- et par la création d'une nouvelle catégorie intermédiaire, appelée « hyperglycémie non diabétique à jeun », définie par une glycémie à jeun entre 1,10 g/l (6,1 mmol/l) et 1,25 g/l (6,9 mmol/l). Selon l'ADA, le diagnostic de diabète et des troubles de la glycorégulation doit reposer sur la glycémie à jeun; la réalisation d'une hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) dans le cadre d'un dépistage n'est plus recommandée. A l'inverse, l'OMS considère que l'HGPO doit être pratiquée à chaque fois que cela est possible, en particulier chez les sujets dont la glycémie à jeun est inférieure à 1,26 g/l, afin d'identifier l'ensemble des patients présentant un diabète ou une intolérance au glucose. L'abandon de l'HGPO pourrait avoir d'importantes conséquences épidémiologiques, mais également individuelles, conduisant à la « reclassification » d'un certain nombre de patients en fonction des critères utilisés. La place de l'HGPO dans la stratégie diagnostique devra donc être clarifiée dans les futures recommandations officielles.