Gir-iatrie : Quel avenir pour les résidents des ehpad ? Qui veut périr comme alcibiade ?
Auteurs : ATTALLI G1, DONAT A2, NOAL X3L'objet de cet article est de poser le problème de l'avenir des résidents des EHPAD au regard des missions de ces établissements et des moyens dont ils disposent ou disposeront. A juste titre, les textes réformant la tarification sont assortis d'annexes instituant l'obligation d'assurer une prise en charge de qualité des personnes en perte d'autonomie. En effet la vocation des EHPAD est de prendre en charge la dégradation de l'autonomie des personnes en palliant leurs difficultés à effectuer seules les actes essentiels de la vie, de prévenir cette dégradation voire d'améliorer l'autonomie des personnes. Mais curieusement la réforme de la tarification ne rémunère pas l'autonomie produite mais son inverse, la dépendance, car l'établissement est récompensé financièrement à proportion de la perte d'autonomie des personnes qu'il héberge. Il est donc impératif d'autofinancer le gain d'autonomie financièrement contre-productif en renforçant l'optimisation de l'emploi des moyens dont nous disposons. Les propositions que nous faisons pour cette optimisation sont: D'améliorer l'analyse des besoins individuels véritables en les complétant par rapport à l'outil administratif rudimentaire d'évaluation imposé (AGGIR), afin de ne pas générer de la dépendance; D'encourager le gain d'autonomie individuelle du résident qui en a le potentiel, afin que le personnel puisse se consacrer aux autres, grâce en partie à l'effet cliquet; D'introduire des variables dynamiques (pronostiques), étrangères à la lettre et à l'esprit d'AGGIR, afin de contrôler la gestion de l'ensemble à partir de l'optimisation de la qualité de soin individualisé à la personne soignée; faire adopter sur le terrain une méthodologie scientifiquement validée (définie et reproductible) qui fasse de notre vocation humaniste autre chose qu'un slogan. Ces propositions reviennent finalement à renouer avec une démarche soignante qui s'appelle la Gériatrie, que la tendance a été de dévoyer en Gir-iatrie.