Hypocondrie, paradoxalité et intensité inéprouvable
Auteurs : LHEUREUX-DAVIDSE C1La paradoxalité de propos subis dans l'enfance participerait à l'installation d'objets internes persécuteurs et à des aménagements hypocondriaques, en figeant les processus de pensée. Au moment où l'enfant ne peut s'apaiser d'intensités inéprouvables, liées à des fantasmes de scène primitive destructrice et à des conflits oedipiens bloqués, des états de saturation entraînent un refuge dans des pensées clivées de leurs éprouvés corporels. Bien que l'apaisement, par l'effet de clivage, soit immédiat, il n'est que provisoire. Les états de saturation engendrent souvent des maux de tête puis des vertiges et des pertes de mémoire. Ces symptômes somatiques seront le terrain d'édification de convictions hypocondriaques d'une maladie grave, en particulier la crainte d'avoir une tumeur au cerveau, détruisant le lieu même d'une élaboration encore inconcevable. Les symptômes somatiques réels ponctuels seraient relayés par une angoisse permanente d'une maladie grave pour assurer une attention en continu sur les symptômes corporels. L'hypocondrie rétablirait ainsi sur un mode paradoxal un sentiment de continuité d'existence et un lien entre la psyché et le soma.