Il existe indiscutablement des vulnérabilités génétiques aux troubles bipolaires. Mais l'étude de la génétique des troubles bipolaires concerne autant la clinique que la biologie moléculaire. Les études génétiques sont en effet largement dépendantes de la cohérence des catégories diagnostiques et de la rigueur des données cliniques. L'utilisation rationnelle de données cliniques ou paracliniques (âge de début de la maladie, existence d'antécédents de suicide, anomalies aux potentiels évoqués) a ainsi permis de mettre en évidence l'existence de gènes candidats (par exemple le gène de la tryptophane-hydroxylase dans le cas du suicide). On attend de la psychiatrie génétique une meilleure compréhension des troubles psychiatriques et aussi une modification de la perception sociale des maladies psychiatriques, en montrant que ces maladies ont bien une base génétique qui détermine des particularités biologiques qui rendent certains sujets plus vulnérables à la maladie. La connaissance de tels mécanismes ne pourra que rendre plus acceptables socialement la maladie et les malades.