Fratrie de l’anorexique : une sur-représentation des filles ?
Auteurs : GUEGUEN J1À partir des dossiers de malades hospitalisés pour troubles des conduites alimentaires, nous avons mené une étude sur la fratrie de ces patients. Nous constatons que le nombre d'enfants par famille est supérieurà la moyenne et qu'il y a plus de soeurs que de frères: chaque patient(e) a en moyenne deux soeurs pour un frère. Nous faisons l'hypothèse que cette sur-représentation des filles est un facteur de vulnérabilité: elle favorise une identification en faux self, d'autant que la relation à la mère s'organise sur un mode narcissique et que celle-ci investit de façon ambivalente le sexe de son enfant. Au sein de la fratrie, l'enfant comme-soi a une fonction de holding bien plus que de rival et cette relation spéculaire masque pendant toute la période de latence les difficultés de ces jeunes filles qui ne pourront se reconstruire que dans une mégalomanie et une prétendue maîtrise de soi qui est à la mesure de cette dépendance à l'autre longtemps vécue de façon souterraine et asymptomatique.