Hyperpronation de l'articulation sous-talienne et métatarsalgies
Auteurs : PISAN G1La pronation pathologique de l'articulation sous-talienne est souvent invoquée dans la pathogénie des métatarsalgies car elle peut déstabiliser les structures distales, en particulier lorsque la position pathologique de cette articulation persiste lors de la phase de décollement du pied au cours de la marche. La peau, le tissu sous-cutané, les têtes métatarsiennes, les articulations métatarsophalangiennes, les orteils et les éléments vasculo-nerveux intermétatarsiens sont concernés. À l'état normal, le talus, les composantes ligamentaires et myotendineuses et l'assise suprasegmentaire du membre inférieur sont impliquées dans la fonction de l'articulation sous-talienne; de plus, l'articulation talo-naviculaire forme un ensemble articulaire (« coxa pedis » ou articulation péritalienne), qui intervient, plus que l'articulation sous-talienne, dans le mécanisme en hélice de l'ouverture et de la fermeture de la chaîne cinétique du pied (talus-os de la jambe à chaîne cinétique fermée et « coxa pedis » caractérisée par une énarthrose); dans ces conditions, il est évident que la mise en pronation de l'articulation sous-talienne, à part les cas de pathologie intrinsèque, est secondaire à d'autres mécanismes qu'il faut définir dans chaque cas. Pour nous, il est donc difficile de parler de métatarsalgies biomécaniques par pronation de l'articulation sous-talienne exclusivement. Si l'on veut garder une définition syndromique, il est plus correct, de les définir comme des métatarsalgies par déstabilisation péri-talienne. La définition « par déstabilisation péritalienne » permet de mieux appréhender les conditions biomécaniques responsables de l'altération fonctionnelle globale du pied et de l'avant-pied; de même, trouvent une réponse les moments pathogéniques intrinsèques de la « coxa pedis » tels que la pathologie dégénérative glénoïdienne acquise récente, en plus, évidemment, des causes extrinsèques pouvant intervenir en tant que moments déstabilisateurs (altérations squelettiques, ligamentaires, neuro-musculaires, suprasegmentaires, etc.).