Vaccin pneumococcique conjugué
Auteurs : GAUDELUS J1, BALU L1, BAILLY-BOTUHA C1, TISSERON-MAURY B1Les infections respiratoires basses sont parmi les plus fréquentes des infections de l’enfant. Les pneumonies, si elles peuvent être virales, font redouter avant tout une infection bactérienne. Le pneumocoque est responsable de 25 % des pneumonies de l’enfant dans les pays industrialisés. Affirmer le diagnostic de pneumonie à pneumocoque est difficile : ni la clinique, ni la radiographie de thorax, ni la biologie ne sont spécifiques, et l’hémoculture n’est positive que dans moins de 10 % des cas. Les pleuropneumopathies bactériennes (empyèmes) de l’enfant sont avant tout des complications des pneumopathies, la plèvre étant infectée par contiguïté au contact d’une pneumonie. Le pneumocoque est le germe le plus souvent responsable des pleuropneumopathies bactériennes de l’enfant dans toutes les séries récentes dans les pays industrialisés. L’évaluation de l’efficacité des vaccins antipneumococciques conjugués dans les pneumonies et les pleuropneumopathies de l’enfant est moins simple que dans les infections invasives dans la mesure où le diagnostic étiologique d’une pneumonie est difficile. Deux vaccins antipneumococciques conjugués, heptavalent et nonavalent, ont été évalués dans trois études. Les résultats de ces études permettent d’espérer une diminution de 25 à 35 % des pneumonies à pneumocoque de l’enfant de moins de 2 ans (pneumonies confirmées radiologiquement). Le vaccin nonavalent incluant les sérotypes 1 et 5 semble plus intéressant dans cette indication. En plus de la diminution du rôle du pneumocoque dans la pneumonie, le vaccin antipneumococcique conjugué devrait permettre une diminution de la résistance aux antibiotiques, y compris aux macrolides, ce qui pourrait simplifier l’antibiothérapie probabiliste des pneumopathies de l’enfant.