Bioclimatologie et allergie
Auteurs : THIBAUDON M1, OUTTERYCK R1, LACHASSE C1La base de données des recueils polliniques dans l'air du RNSA permet de suivre l'influence que peuvent avoir les modifications météorologiques depuis plus de 15 ans sur le territoire français. Le climat d'un lieu est caractérisé par sa latitude, son éloignement par rapport aux océans et sa topographie. Le climat peut avoir un certain nombre d'actions sur la pollinisation : • Action directe du CO2 sur la croissance des végétaux (aspects qualitatif et quantitatif). • Un hiver doux provoquera une précocité de la floraison des arbres. • Les précipitations, ainsi que l'humidité relative jouent un rôle sur la sédimentation des pollens. • Modification du potentiel allergisant des pollens par la pollution atmosphérique. • Modification de la sensibilité individuelle des allergiques. Pour un certain nombre de villes du territoire national, le RNSA dispose des données journalières depuis 1987, il a été possible d'établir des courbes sur l'évolution de la date de démarrage de la pollinisation des principaux taxons allergisants, de la durée de cette pollinisation et du nombre de jours à risque allergique significatif. Pour les arbres, sur la plupart des sites étudiés, le démarrage de la pollinisation est de plus en plus tôt, la différence allant de quelques jours à plus de 20 jours entre 1987 et 2003. La durée de la pollinisation des arbres est en général, plus longue sur tous les sites étudiés, là encore, la durée peut s'allonger de quelques jours à plus de 20 jours. Enfin, l'évolution du nombre de jours où le risque allergique lié aux pollens est moyen, élevé ou très élevé, varie parfois considérablement sur la période étudiée, de quelques jours à un doublement du nombre de jours. Pour les pollens de graminées et d'ambroisie, les dates de démarrage ne sont pas significativement différentes, en revanche, le nombre de jours à risque allergique moyen à élever, a pu augmenter entre 1987 et 2004.