Fièvre Q : Une cause méconnue de fièvre chez les militaires en opérations extérieures
Auteurs : IMBERT P1, RAPP C, DEFUENTES G, SAILLIOL A, DEBORD T1Parmi les étiologies de fièvre chez les militaires en opérations extérieures, la fièvre Q est rarement rapportée. Nous en présentons quatre cas groupés survenus en Bosnie. Un officier est évacué en France en mars 2000 pour une fièvre rebelle au traitement par amoxicilline-acide clavulanique, associée à une pneumonie du lobe moyen et à une hépatite anictérique. Les sérologies initiales sont négatives. Sous ofloxacine puis pristinamycine, l'évolution est favorable. Le diagnostic de fièvre Q est affirmé sur la séroconversion à un mois. Le patient a bivouaqué dans une bergerie quinze jours avant le début de la maladie. Une enquête sérologique, effectuée chez les 24 compagnons de bivouac, montre la présence d'anticorps spécifiques chez trois d'entre eux, dont un est resté asymptomatique et deux ont présenté quinze jours après l'exposition un syndrome grippal spontanément régressif. Les trois patients ont un état clinique normal lors de l'enquête, mais un traitement par doxycycline leur est proposé pendant 21 jours. Aucun passage à la chronicité n'est survenu avec un recul de neuf à douze mois. Chez le militaire en opération comme chez tout voyageur, il faut évoquer une fièvre Q devant une fièvre isolée, une pneumonie ou une hépatite, malgré la négativité initiale fréquente de la sérologie, qu'il faut savoir répéter surtout en cas d'exposition au risque.