Quand pratiquer un bilan allergologique en pathologie oculaire ?
Auteurs : DOAN S1L'allergie oculaire peut prendre plusieurs formes cliniques où les réactions IgE médiées sont soit prépondérantes, soit un facteur d'aggravation. La place du bilan allergologique varie en fonction de la forme clinique. La conjonctivite pollinique dite saisonnière est en général de diagnostic aisé et le bilan allergologique confirme l'allergène suspecté à l'interrogatoire. La conjonctivite liée aux allergènes perannuels est parfois de diagnostic clinique plus difficile, le bilan allergologique étant alors un élément clé du diagnostic. Une sensibilisation n'est cependant pas toujours synonyme d'allergie conjonctivale, et d'autres examens locaux tels que le test de provocation conjonctivale sont parfois nécessaires. La kératoconjonctivite vernale et la kératoconjonctivite atopique sont deux formes de kératoconjonctivites particulières, la première touchant l'enfant mâle avant la puberté et la seconde l'adulte jeune ayant des antécédents de dermatite atopique. Dans ces deux maladies, la sensibilisation conjonctivale n'est pas le mécanisme principal, mais aggrave la maladie. Le bilan allergologique permet de proposer une éviction ou une immunothérapie spécifique qui peut améliorer l'évolution de la maladie. L'eczéma de contact nécessite souvent un bilan cutané lorsque l'allergène n'est pas évident. Enfin, certaines conjonctivites chroniques liées à un syndrome sec ou à une blépharite comme la rosacée oculaire peuvent prendre l'apparence d'une conjonctivite allergique et inversement. Le bilan allergologique est alors un élément important du diagnostic. Le bilan allergologique occupe ainsi une place variable, mais souvent importante dans la prise en charge de ces conjonctivites.