La prévalence des E coli produisant le facteur cytotoxique nécrosant type 1 a été surveillée durant trois ans, depuis 1998 à 2000 dans 3 régions du centre tunisien. Les 716 souches retenues pour la recherche du gène cnf1 par PCR, étaient isolées d'urine de malades présentant une bactériémie significative (> 10⁵ unités formant colonies / mL d'urines) indépendamment de la complexité de l'infection urinaire. 328 souches hébergeant le gène cnf1 sont retenues et sont réparties en 3 catégories cliniques: 219 souches (66,76 %) sont isolées à partir de malades ayant une bactériémie asymptomatique, 76 (23, 17 %) isolées de malades atteints d'une cystite et 33 (10, 66 %) isolées de malades ayant une pyélonéphrite. 98,78 % (324 souches) des souches CNF1 sont hémolytiques alors qu'uniquement 4 souches (1,21 %) n'ont pas présenté d'activité hémolytique sur gélose au sang. Toutes les 328 souches hébergent les gènes des adhésines sfa et pap et expriment une hémagglutination mannose résistante type III(MRHA). Elles appartiennent à 16 sérogroupes O dont les plus fréquents sont 06 (25,91%), 04 (17,98%), 02 (12,5%), 075 (9,14%), 078 (8,35%) et 083 (3,65%) et on a noté la présence d'un sérogroupe 0168 chez deux souches généralement connues chez les E.coli bovines produisant le facteur cytotoxique nécrosant type 2 (CNF2). Une multirésistance aux antibiotiques testés a été retrouvée chez les souches retenues. Ainsi la fréquence des E.coli CNF1 durant les 3 années d'études est de 45,81%. Elle s'élève de 26,08 % en 1998 à 58,16 % en 2000 indiquant l'implication de ce nouveau pathotype dans les infections urinaires en Tunisie. L'association de la toxine CNF1 avec les autres facteurs de virulence qui lui sont associés comme l'hémolysine et les adhésines, semble intervenir dans la complication des infections du tractus urinaire.