○ La varicelle est une maladie en général bénigne. Les cas graves surviennent surtout chez les patients immunodéprimés, chez les adultes, et chez les femmes enceintes (et leurs fœtus). ○ Deux vaccins contre la varicelle vivants atténués dérivés de la même souche Oka sont commercialisés en France: Varilrix° et Varivax°. ○ Chez les enfants immunodéprimés, l'évaluation clinique est indigente. ○ On ne dispose pas d'étude ayant évalué les bénéfices d'une vaccination systématique des femmes en âge de procréer sur les complications chez la femme enceinte. ○ Des études d'immunogénicité sur plusieurs milliers d'enfants de 1 an à 12 ans, non immunodéprimés, ont montré que le vaccin était immunogène chez pratiquement tous les enfants après une seule injection. D'autres études comparatives ont montré que 2 injections à au moins 2 mois d'intervalle sont préférables chez les adolescents et les adultes. ○ Un essai en double aveugle versus placebo, chez 513 enfants non immunodéprimés, a montré que Varilrix° prévient 88 % des varicelles, avec un suivi médian de 29 mois, mais on ne sait pas ce qu'il en est pour des varicelles graves. Le suivi sur une période de plus de 13 ans de 9 202 enfants âgés de 12 mois à 12 ans vaccinés par Varivax° a mis en évidence un échec chez 12,5 % d'entre eux. Parmi ces échecs, 1,7 % des cas ont été graves. ○ Des enfants non immunodéprimés vaccinés dans les 3 jours qui suivent une contamination sont partiellement protégés, selon 1 étude avec Varilrix° (104 enfants) et 2 petites études avec Varivax° (10 et 42 enfants). Il n'y a pas de données disponibles chez des adultes dans ce contexte. ○ Chez les sujets non immunodéprimés, effets indésirables locaux, fièvres et éruptions sont fréquents. Parfois, l'éruption est varicelliforme et correspond à une infection par le virus vaccinal. Pour Varivax°, on dispose également de suivis de pharmacovigilance, qui n'ont pas montré d'effets indésirables graves. ○ Chez les immunodéprimés, des infections disséminées ou prolongées par le virus vaccinal ont été décrites. ○ La vaccination contre la varicelle des sujets non immunodéprimés semble peu susceptible de transmettre la varicelle à l'entourage du sujet vacciné, et ne semble pas augmenter le risque de zona chez l'enfant vacciné. Il n'est pas démontré actuellement que la vaccination contre la varicelle augmente l'incidence de zona dans la population générale. ○ Les données de la vaccination chez les femmes enceintes sont peu nombreuses. En pratique, la vaccination est alors à éviter, par prudence. ○ La bénignité habituelle de la varicelle dans l'enfance et les questions restant en suspens ne sont pas en faveur d'une vaccination systématique de masse. ○ En pratique, la vaccination contre la varicelle doit être restreinte à certains groupes d'adultes non immunisés non immunodéprimés susceptibles de transmettre la varicelle (personnel de santé, personnel de crèche), à l'entourage d'un immunodéprimé, aux adultes en contact récent (moins de 3 jours) avec un cas de varicelle, aux enfants en attente de greffe. La vaccination des patients immunodéprimés est à discuter au cas par cas. ○ Varivax° et Varilrix° semblent proches en terme de balance bénéfices-risques, mais les données de pharmacovigilance disponibles sont plus nombreuses pour Varivax°, ce qui conduit à privilégier son utilisation.