Y a-t-il une troisième dimension en échocardiographie ?
Auteurs : DEHANT P1, BOGINO E1, CHAUVEL C1Le coeur est un organe en trois dimensions que nous avons l'habitude de reconstruire mentalement à partir d'images d'échographie bidimensionnelle. Quels bénéfices pouvons-nous attendre d'une représentation en trois dimensions ? Les systèmes utilisés actuellement nécessitent le couplage d'un appareil d'échographie classique à une station informatique. Plusieurs temps sont nécessaires : acquisition des données en multipliant les coupes bidimensionnelles couplées à l'ECG et à la respiration d'un volume d'informations par la station informatique et enfin exploitation par le médecin du volume constitué. Il s'agit donc d'une méthode relativement longue. Les sondes matricielles permettent une acquisition et une reconstruction « en temps réel », mais ils ne dispensent pas de l'exploitation différée des données tridimensionnelles. L'échographie 3D est validée chez l'animal et chez l'homme par de nombreux travaux depuis 1990. Les principales applications cliniques concernent les calculs de volume, de masse et de fraction d'éjection ventriculaire gauche et droite, les valves cardiaques (valve mitrale en particulier), et les cardiopathies congénitales. La quantification des régurgitations valvulaires est l'objet de nombreuses recherches. L'échocardiographie 3D a déjà un présent. Son futur dépend des nouvelles technologies, en particulier des sondes matricielles, de calculateurs plus puissants et plus rapides et enfin de l'utilisation de logiciels de reconnaissance automatique des contours. L'avenir de l'échocardiographie 3D dépend de sa capacité à prouver son utilité dans la prise en charge des patients. L'amélioration de la communication des informations entre praticiens par les représentations 3D constitue à elle seule un progrès considérable mais difficile à quantifier en terme de « bénéfice patient ». Les valvulopathies mitrales et les cardiopathies congénitales bénéficient déjà de l'apport de l'écho 3D dans de nombreux centres. Les calculs de volume, en routine, devraient profiter rapidement à un grand nombre de patients.