GHB dans le sang post-mortem. Critères d'interprétation
Auteurs : KINTZ P1, VILLAIN M1, JAMEY C1, CIRIMELE V1, TRACQUI A1, LUDES B1Il est désormais admis par la communauté scientifique que du GHB peut être retrouvé dans le sang post-mortem en absence de toute exposition à ce stupéfiant. Dans ces conditions, un seuil analytique de positivité a été proposé à 50 mg/l dans le sang. Afin de valider ce seuil, 73 échantillons de sang cardiaque post-mortem, obtenus lors d'autopsies où le médecin légiste a pu exclure tout lien avec le GHB, ont été analysés par GC/MS après précipitation. Le délai entre le décès et l'autopsie a varié entre 12 et 72 heures. En parallèle, lorsque cela était possible, du sang périphérique, de la bile et de l'humeur vitrée ont été également analysés. il a été retrouvé du GHB dans tous les échantillons de sang cardiaque, avec des concentrations variant de 0,4 à 409 mg/l. Une concentration supérieure à 50 mg/l a été observée dans 16 cas. Les examens complémentaires, avec les autres prélèvements correspondants, ont donné les résultats suivants : - sang cardiaque (51 à 409 mg/l) versus sang périphérique (1,6 à 44 mg/l) dans 6 cas - sang cardiaque (55 à 409 mg/l) versus bile (6 à 238 mg/l) dans 9 cas - sang cardiaque (51 à 409 mg/l) versus humeur vitrée (4 à 21 mg/l) dans 7 cas Il apparaît que l'application stricte d'un seuil de positivité dans le sang à 50 mg/l ne permet pas d'interpréter correctement les données analytiques. La bile ne semble pas d'un intérêt discriminant et seuls le sang périphérique, mais surtout l'humeur vitrée permettent de documenter au mieux les résultats. Il est essentiel de confirmer toute concentration de GHB supérieure à 50 mg/l dans le sang cardiaque par une détermination concomitante dans le sang périphérique et l'humeur vitrée. L'urine pouvant également contenir des concentrations importantes de GHB, n'apporte pas d'information complémentaire. Des travaux sont en cours pour confirmer l'intérêt de la détermination du rapport isotopique 12C/13C (comme pour la testostérone) pour différencier un usage exogène d'une formation endogène.