Ventilation non invasive des bronchopneumopathies chroniques obstructives : faits et controverses actuelles
Auteurs : MUIR J1, CUVELIER A1En dehors de situations d'extrême urgence où la ventilation invasive (endotrachéale) ne se discute pas, la ventilation non invasive (VNI) - qui n'utilise pas la voie endotrachéale - s'est imposée depuis près d'une dizaine d'années comme le mode de prise en charge ventilatoire de première ligne en cas d'insuffisance respiratoire aiguë (IRA) chez les patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et aussi, par extension, dans les IRA, de l'insuffisance respiratoire chronique (IRC) quelle qu'en soit l'étiologie. Chez l'IRC grave au long cours, la VNI est aussi le traitement de référence en cas d'IRC restrictive. Chez les BPCO sévères parvenues au stade de l'IRC obstructive (IRCO), hypoxique et hypercapnique, son intérêt demeure controversé à l'heure actuelle. Néanmoins, il paraît logique d'en tester l'efficacité dans certaines formes cliniques instables avec de fréquents épisodes de décompensation ou aggravation progressive clinique et gazométrique malgré un traitement médical bien conduit couplé à une réhabilitation respiratoire, à une kinésithérapie et à une oxygénothérapie au long cours; la VNI sera poursuivie au long cours chez les sujets répondeurs et compliants. Il en va de même chez les IRCO graves prises en charge au décours d'une IRA avec sevrage difficile d'une ventilation appliquée en aigu, qu'elle soit invasive ou non invasive.