Hypertension artérielle pulmonaire primitive et infection par le VIH
Auteurs : NUNES H1, HUMBERT M1, JAGOT J1, SITBON O1, HERVE P1, SIMONNEAU G1L'hypertension artérielle pulmonaire primitive (HTAPP) est une manifestation rare, mais grave, de l'infection par le VIH, qui peut toucher tous les groupes à risque, indépendamment du degré d'immunodépression. Au moment du diagnostic, l'HTAPP associée au VIH est semblable à l'HTAPP isolée dans sa présentation clinique, mais est habituellement moins sévère sur le plan hémodynamique. Son pronostic vital est sombre, avec une survie inférieure à 50 % à 2 ans, et conditionné par l'aggravation de l'hypertension artérielle pulmonaire plutôt que par une autre complication de l'infection virale. L'aspect histologique classique d'artériopathie plexogénique est le plus fréquent. Les possibilités thérapeutiques sont limitées: aucune étude n'a jusqu'à présent évalué correctement l'efficacité du traitement antiviral sur l'évolution de l'HTAPP ; l'absence habituelle de réponse vasodilatatrice en aigu laisse peu de place aux inhibiteurs calciques ; enfin un traitement par perfusion continue d'époprosténol (prostacycline) pourrait modifier le pronostic de l'HTAPP-VIH. La physiopathologie de cette complication est inconnue: le virus agirait indirectement, en favorisant la libération par des cellules activées de médiateurs ayant un effet prolifératif sur les cellules musculaires lisses et endothéliales, notamment chez certains sujets génétiquement prédisposés.