Certains enfants font plus que d'autres des infections respiratoires aiguës (IRA). Notre étude s'intéresse aux facteurs de risque environnementaux des IRA. Nous avons procédé à une étude cas témoins chez des enfants âgés de 3 à 4 ans. Les cas: 50 enfants ayant présenté 6 épisodes ou plus d'IRA. Les témoins: 50 enfants ayant présenté moins de 6 épisodes d'IRA à la même période. (Sont exclues de l'étude toutes les pathologies respiratoires chroniques ou secondaires à une pathologie sous jacente). Les paramètres étudiés sont: la promiscuité, le mode culinaire et le lieu de la cuisson des repas, le manque d'ensoleillement et d'aération, les modalités de nettoyage de la maison, l'humidité et le tabagisme familial. Les tables de croisement sont préparées, les odds ratio (OR) et les chi2 sont calculés pour les IRA et les facteurs de risque environnementaux. Le seuil de signification est à 5 % (P < 0,05) avec les tables standards. Certaines associations significatives sont trouvées entre les IRA répétées et certains facteurs environnementaux. En classant les facteurs de risque par OR croissant, interviennent de façon statistiquement significative le manque d'ensoleillement (OR = 3,5), l'humidité (OR = 7,3), le nettoyage de la maison au balai à poussières (OR = 9,33), la cuisson des repas dans la chambre où vit l'enfant (OR = 16,8), le tabagisme parental (OR = 36). Les études insistent sur la pollution des villes industrialisées, le tabagisme familial mais ne font pas mention des modalités de nettoyage de l'intérieur des maisons. L'étude du mode culinaire et des habitudes de ménage s'avère nécessaire dans les pays en développement. Il est difficile d'agir sur les conditions socio-économiques mais un changement de comportement des parents peut être obtenu si on leur consacre du temps pour les convaincre de la nuisance du tabagisme, de l'intérêt du nettoyage de la maison à l'eau plutôt qu'à sec au balai, pour ne pas empoussiérer davantage l'atmosphère intérieure, de l'aménagement d'un coin cuisine pour éviter les odeurs irritantes, etc. D'où l'importance des séances d'éducation sanitaire.