Hyperactivité avec déficit de l'attention : Gare au dérapage (suite): Le méthylphénidate n'est qu'un recours
Date 2004, Vol 24, Num 249, pp 289-291Revue : La revue Prescrire○ Chez l'enfant, le diagnostic de syndrome d'hyperactivité avec déficit de l'attention repose sur des symptômes non spécifiques (agitation motrice, déficit de l'attention, impulsivité). Ses limites sont floues, ainsi qu'en témoigne la discordance des diverses classifications. La prévalence est mal connue et semble souvent surévaluée. ○ La thérapie comportementale est efficace chez la majorité des enfants (75 % des cas, dans un essai sur 14 mois). ○ Le méthylphénidate, un amphétaminique, est un traitement symptomatique. Il est inutile de le poursuivre plus d'un mois en l'absence d'amélioration. Il est inefficace chez environ 25 % des enfants. ○ Les effets du méthylphénidate à long terme sont mal connus. On sait peu de choses sur le devenir comportemental et social à l'âge adulte après traitement dans l'enfance par méthylphénidate. Il ralentit la croissance staturale et pondérale, avec compensation lors des arrêts de traitement. ○ La surveillance régulière de la pression artérielle est préférable, par prudence, sous méthylphénidate. ○ Le méthylphénidote est un recours de dernière ligne, chez les enfants dont le comportement reste perturbé avec des conséquences sociales, scolaires et familiales préoccupantes malgré les prises en charge non médicamenteuses. Le dérapage de la prescription vers des enfants simplement turbulents expose à des risques disproportionnés.