Homicide du sujet âgé à Paris et dans sa banlieue entre 1996 et 2001
Auteurs : BERROUKECHE M1, FORNES P2, LECOMTE D1Les violences envers les personnes âgées sont une préoccupation croissante de santé publique. Les objectifs de notre travail mené à l'institut médicolégal de Paris ont été d'examiner les caractéristiques sociodémographiques et autopsiques des victimes d'homicides âgées de 65 ans et plus, à Paris et dans sa banlieue, entre 1996 et 2001. Quatre vingt dix neuf homicides ont été commis, 23 en 1996, 11 en 1997, 21 en 1998, 15 en 1999, 11 en 2000 et 18 en 2001. Cinquante neuf victimes étaient des femmes. L'âge moyen des hommes était de 74,5 ans (65-87) et celui des femmes de 79,5 ans (65-97). La grande majorité des homicides a été commis au domicile de la victime. Vingt-huit homicides ont été commis dans le milieu familial dont la moitié était des homicides-suicides. Quarante six vols ont été commis, dont un seul en milieu familial, représentant de loin le mobile le plus fréquent. Une fois sur deux, la victime est décédée de coups associés dans la moitié des cas à une asphyxie. Dans 20% des cas l'auteur n'était pas connu de la victime. Notre étude montre que les homicides représentent une faible proportion des violences envers les personnes âgées. De plus, les homicides apparaissent principalement commis hors du milieu familial. Néanmoins, chez le sujet âgé, les pathologies somatiques fréquentes peuvent laisser penser à tort à une mort naturelle lors du constat de décès, tant au domicile qu'en institution. Les certificats de décès doivent donc être rédigés avec une vigilance accrue chez le sujet âgé.