Vivre à mort : jeux des limites « Pile je vis, croix je meurs »
Auteurs : GUITTARD-MAURY M1Dans le « jeu des limites » que pratiquent certains borderlines, « vivre à mort » est-ce encore jouer? Servie par des mécanismes de clivages et de dénis, cette activité se joue sans distance avec la réalité même avec laquelle elle se confond et, dans un excès mégalomaniaque, se donne l'illusion de maîtriser le risque et le hasard du jeu jusqu'à en dénier le jeu lui-même et la mort aussi. Mettre en jeu sa propre vie et jouer avec le virtuel de la mort, c'est jouer avec le fort-da et tenter ainsi de pallier un risque d'effondrement dépressif ou d'envahissement par l'angoisse. Dès lors, entre désir d'emprise, d'affirmation de soi et risque d'effacement définitif, se joue le « jeu des limites » où vivre se fait paradoxalement dans l'ivresse de se perdre.