Dans le domaine des sciences cognitives, on trouve un consensus unanime sur l'existence d'un lien étroit entre cognition et émotion. Cependant, différents modèles émergent de la littérature concernant la nature des liens unissant ces deux concepts. Cette étude se propose de tester un des modèles existant, à savoir le modèle d'indépendance des systèmes cognitif et émotionnel, cela à travers une pathologie cérébrale : l'épilepsie de la face interne du lobe temporal. Dans une perspective différentielle, nous avons formé deux échantillons : un groupe contrôle composé d'individus sains et un groupe expérimental composé de patients présentant une épilepsie temporale pharmacorésistante en cours de bilan préchirurgical. Nous avons attribué à l'ensemble des sujets une batterie mnésique et une batterie de tests portant sur leur potentiel émotionnel. Enfin, des traitements statistiques multivariés ont été affectés à ces diverses distributions afin de valider, d'une part, l'existence concomitante de déficits mnésiques et de troubles émotionnels au sein de la population expérimentale et, d'autre part, d'évaluer la nature des liens qui lient ces deux types de données en terme de dépendance versus indépendance des systèmes.