Dans les pays développés, l'espérance de vie des patients séropositifs pour le VIH s'est nettement allongée faisant évoluer la séropositivité pour le VIH du concept de maladie mortelle à moyen terme à celui d'une maladie chronique, et ce à condition que les patients aient accès aux traitements adéquats. L'incidence de la transmission verticale a également diminuée grâce aux interventions médicales adéquates en cours de grossesse, à l'accouchement et en post-partum, pour la mère et pour l'enfant. Le risque résiduel dans les conditions idéales est de 2%.La question débattue à l'heure actuelle est donc l'aide à la procréation pour ces couples concernés par la séropositivité pour le VIH. De plus en plus d'auteurs soulignent la nécessité non seulement d'aider les couples fertiles à diminuer les risques de contamination du partenaire sain, mais également de prendre en charge ces couples stériles sans discrimination dans les Centres de Procréation Médicalement Assistée (PMA). Une littérature de plus en plus large relate le traitement des couples où l'homme est séropositif par une insémination intra-utérine ou une fécondation in vitro avec du sperme lavé et testé pour l'ADN/ARN viral (± 3000 cas internationaux). Une résistance plus grande persiste pour la prise en charge des couples ou la femme est séropositive, probablement à cause du risque résiduel de contamination d'un tiers non averti et n'ayant, par définition, pas pris part à la décision. Nous avons questionnés les 25 Centres Belges de FI (FIV) (Fécondation invitro); 92% ont répondu. Globale-ment, plus de la moitié des Centres réaliseront le bilan d'infertilité chez ces couples quelques soie(nt) le(s) partenaire(s) du couple atteint(s) par le virus. Les inséminations intra-utérines (IIU) sont réalisées dans plus d'un tiers des centres quand la femme est séropositive mais dans 1/5 quand il s'agit de l'homme ou des 2 partenaires. Enfin, la fécondation in vitro suit le profil des IIU avec une prise en charge moyenne dans moins de 20% des Centres mais préférentiellement quand la femme seule est séropositive. La prise en charge en Belgique est moindre qu'en Grande-Bretagne ou une enquête similaire à été réalisée, ceci doit être interprété dans un petit pays comme le nôtre comme une volonté de centralisation des traitements. Ceci étant largement justifié par la lourdeur de ceux-ci: mobilisation d'une équipe pluridisciplinaire spécialisée, mesure adéquate en laboratoire, méthode efficace et rapide d'évaluation de la charge virale dans le sperme. Ce dernier point est probablement celui qui explique la réticence plus grande, en Belgique, à s'occuper des couples où l'homme seul est porteur du virus. Enfin, l'enquête anglaise révèle également que 61% des Centres interrogés n'ont pas rencontré de couple infectés par l'HIV dans l'année, ce qui renforce l'idée d'une centralisation dans un petit pays. Au CHU Saint-Pierre, cette procédure de prise en charge est structurée autour d'une équipe composée de gynécologues de PMA, d'obstétriciens, de pédiatres, de psychiatres et d' infectiologues qui rencontrent les couples pour chaque demande, la décision de traitement étant prise au cas par cas pour chaque couple. Soulignons que 10% des couples se sont vu refuser l'accès à ces programmes, majoritairement pour une situation virologique inquiétante et 10% ont changé d'avis en cours d'information. Le détail de notre protocole peut être obtenu sur simple demande au +32.2.535.34.06 ainsi que la liste des Centres belges et le type de prise en charge offerte par chacun d'eux. Ceci permettra à tous les couples d'être accueillis de façon optimale pour leur demande et d'éviter à certains de se voir refouler sans être correctement orientés. Nous militons pour une non discr.