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VIH, lipodystrophies et troubles métaboliques

Auteurs : COPEAU J1, BASTARD J1, BEREZIAT V1, CARON M1, VIGOUROUX C1, MAACHI M1, CERVERA P1, AUCLAIR M1, KORNPROBST M1, JAN V1, LAGATHU C1
Affiliations : 1Inserm U.402, faculté de médecine Saint-Antoine et service de biochimie et hormonologie, hôpital Tenon, université Pierre et Marie-Curie, 27, rue Chaligny, 75571 Paris, France
Date 2003, Vol 15, Num 9-10, pp 487-498Revue : Sang Thrombose Vaisseaux
Résumé

Les traitements antirétroviraux actuels de l'infection par le VIH ont permis de faire régresser la mortalité et la morbidité de cette infection de façon importante sans la guérir pour l'instant. Les deux principales classes thérapeutiques utilisées, inhibiteurs de protéase (IP) et analogues nucléosidiques (INTI) induisent des effets secondaires fréquents : altérations de répartition du tissu adipeux ou lipodystrophies, avec lipoatrophie surtout périphérique et hypertrophie du tissu adipeux surtout viscérale, et troubles métaboliques associant dys ipidémie, insulinorésistance et troubles de la tolérance au glucose. Leur étiologie relève de nombreux facteurs liés à l'infection, à la restauration immunitaire et à l'hôte, mais les deux classes thérapeutiques sont à l'évidence impliquées en premier lieu, les molécules individuelles à l'intérieur de ces deux classes ayant des effets d'intensité très différente. Les études in vitro et ex vivo permettent de proposer que les IP altèrent la différenciation adipocytaire (en bloquant l'étape du facteur de transcription SREBP-1), induisent une résistance à l'insuline (du fait de ce blocage et de leur effet inhibiteur sur les transporteurs de glucose) et une mort cellulaire par apoptose. Les INTI altèrent également le métabolisme de l'adipocyte en diminuant le taux de lipides et en induisant une dysfonction mitochondriale qui participe certainement à l'apoptose. Ces effets peuvent expliquer la lipoatrophie présentée par les patients. En outre, des facteurs endocrines (cortisol, hormone de croissance) jouent très probablement un rôle dans l'hypertrophie du tissu adipeux, en particulier viscéral. Les anomalies métaboliques résultent en priorité d'un effet des molécules thérapeutiques, IP en premier lieu, sur le métabolisme lipidique hépatique et/ou sur la sensibilité des tissus à l'insuline. La lipodystrophie va y participer du fait du profil métabolique défavorable du tissu adipeux (hypertrophie centrale et lipoatrophie périphérique) d'un excès de production d'acides gras libres, d'un défaut de production des cytokines permettant l'utilisation des nutriments et améliorant la sensibilité à l'insuline comme la leptine et surtout l'adiponectine. La prise en charge des lipodystrophies et des troubles métaboliques fait appel aux règles hygiéno-diététiques classiques, à la chirurgie plastique, à des changements thérapeutiques (arrêt ou remplacement par des molécules ayant moins d'effets délétères), aux médicaments de l'insulinorésistance et, en cas d'échec, aux molécules classiques hypolipémiantes et antidiabétiques.

Mot-clés auteurs
Appareil circulatoire pathologie; Dyslipémie; Inhibiteur protease; Lipide;
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
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COPEAU J, BASTARD J, BEREZIAT V, CARON M, VIGOUROUX C, MAACHI M, CERVERA P, AUCLAIR M, KORNPROBST M, JAN V, LAGATHU C. VIH, lipodystrophies et troubles métaboliques. Sang Thrombose Vaisseaux. 2003;15(9-10):487-498.
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Dernière date de mise à jour : 11/08/2017.


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