Violences conjugales, ESPT et comorbidité psychiatrique étude portant sur 50 patients
Auteurs : FERROUL D1, GAULON S1, DUCROCQ F2, VAIVA G3, HEDOUIN V1, GOSSET D1Cette étude menée dans un service de médecine légale a pour but, d'une part, d'évaluer par des outils standardisés la présence d'un état de stress post-traumatique (ESPT) à court et à plus long terme, ainsi que sa comorbidité psychiatrique au sein d'une population victime de violences conjugales, et, d'autre part, d'isoler des facteurs de risque prédictifs de violence conjugale. Matériel et méthode : les données ont été obtenues à partir de 50 personnes adultes, hommes ou femmes, ayant subi des violences physiques de la part de leur conjoint, au cours d'un entretien unique durant lequel étaient réalisés un examen clinique médico-légal fixant une incapacité totale de travail (ITT), puis la passation successive d'un hétéroquestionnaire semi-structuré centré en partie sur les facteurs de risque socio-démographiques concernant la victime et son agresseur, de l'Impact of event scale (IES), du Mini international neuropsychiatrie interview (MINI - Version française 5.0.0) et de la Clinician-administered PTSD scale (CAPS-1). Résultats : cette étude confirme la prévalence élevée de l'ESPT chez les victimes de violences conjugales (12 %). Ce trouble anxieux est prédominant chez la femme et est fréquemment associé aux autres troubles anxieux et dépressifs. Conclusion : la prévalence de l'ESPT semble varier en fonction du traumatisme et, pour chaque traumatisme, en fonction d'une vulnérabilité individuelle. La prévalence d'ESPT dans notre population justifie la place occupée par les violences conjugales parmi les événements déclenchants. Cette étude semble dégager des facteurs de risque de développement d'un ESPT en cas de violences conjugales : le sexe féminin, les antécédents psychiatriques et la comorbidité psychiatrique (troubles anxieux et dépressifs), le bas niveau socio-économique.