Grossesse extra-utérine : intérêt et valeur de l'examen clinique dans la stratégie de prise en charge
Auteurs : FAUCONNIER A1, MABROUK A1, HEITZ D1, VILLE Y1L'examen clinique (interrogatoire et examen physique) n'est pas utilisé dans les procédures de diagnostic de la grossesse extra-utérine (GEU). Le but de cette revue systématique est d'évaluer son intérêt soit en amont des procédures diagnostiques habituelles lorsque celles-ci ne sont pas directement accessibles, soit lorsque le diagnostic n'est pas concluant à l'issue d'une première évaluation. La « suspicion de GEU » est basée sur la présence d'un ou plusieurs signes d'appel (métrorragies, douleurs pelviennes aiguës, et/ou présence de facteurs de risque) survenant chez une femme enceinte. Le dépistage de la grossesse par la réalisation du dosage des hCG plasmatiques ou d'un test qualitatif urinaire doit être systématique car ni l'interrogatoire ni l'examen clinique ne sont fiables pour éliminer avec certitude l'existence d'une grossesse débutante. Aucun signe clinique pris isolément n'est suffisant pour éliminer le diagnostic de GEU. En présence de métrorragies isolées et si l'examen clinique abdominal et pelvien est normal, le risque de GEU est très faible. La présence d'une douleur spontanée moyenne à sévère, de signes d'irritation péritonéale, ou d'une douleur à la mobilisation utérine franche augmentent la probabilité d'une GEU. L'absence de ces trois signes n'élimine pas la GEU mais tend à éliminer la rupture tubaire. La présence de ces signes doit donc inciter à effectuer un transfert médicalisé en centre spécialisé. En leur absence, la suspicion de GEU peut bénéficier de procédures diagnostiques réalisées en ambulatoire.