Fractures articulaires de l'extrémité inférieure du radius : 78 cas revus avec un recul minimum de 7 a 11,5 ans
Auteurs : ROUX C1, ROSSET P1, LAULAN J1Pour les fractures de l'extrémité inférieure du radius, en particulier articulaires, le résultat fonctionnel et surtout la survenue d'une arthrose secondaire sont liés au résultat anatomique obtenu à consolidation. Le but de ce travail était d'apprécier le résultat à long terme, sur la fonction et l'arthrose radio-carpienne, de fractures articulaires de l'extrémité inférieure du radius traitées sans abord direct des lésions articulaires. Pendant une période de 5 ans, 90 malades, de moins de 65 ans, ont été traités essentiellement par embrochage ou fixateur externe. Soixante-dix-huit ont pu être évalués cliniquement et radiologiquement par rapport au côté sain, avec un recul minimum de 7 ans. A consolidation, 54 % des fractures avaient une marche d'escalier supérieure à 2 mm, et 24 % un diastasis inter-fragmentaire important. Avec un recul moyen de 9,4 ans, 82 % des malades n'avaient pas de gêne, 84 % peu ou pas de douleur, et 78 % de bonnes mobilités. Une arthrose était présente dans 92 % des cas mais modérée dans plus de la moitié des cas. Elle concernait aussi beaucoup de cas n'ayant pas de défaut de réduction articulaire. Il existait une corrélation entre la présence d'une marche d'escalier ou d'un diastasis à consolidation et l'existence d'une arthrose à la révision. Il n'y avait aucun lien entre les paramètres radiologiques à consolidation et les résultats fonctionnels, objectifs et subjectifs, à la révision. Ainsi, l'arthrose est fréquente, mais la grande majorité des malades conserve une excellente fonction à long terme et la restitution d'une anatomie correcte ne protège pas de la survenue d'une arthrose. Les risques liés à un traitement plus agressif sont donc à mettre en balance avec le faible bénéfice attendu.