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Faut-il traiter l'insuffisance rénale aiguë après 80 ans en unité de soins intensifs ? A propos de 381 cas. Commentaire

Auteurs : SRAER J, AKPOSSO K, GOULON M, RONDEAU E1, MONOD-BROCA P, ARDAILLOU R, GODEAU P, PELLERIN D, BINET J, RICHET G, CAEN J1
Affiliations : 1Service de Néphrologie A et association Claude Bernard, Hôpital Tenons 4 rue de la Chine, 75020 Paris, France
Date 2000, Vol 184, Num 6, pp 1267-1279Revue : Bulletin de l'Académie nationale de médecine
Résumé

Le but de ce travail a été l'étude d'une cohorte de patients de plus de 80 ans hospitalisés pour une insuffisance rénale aiguë entre 1971 et 1996. C'est la première étude consacrée à cette population. Elle a été motivée par une polémique liée à la pertinence du traitement des sujets âgés dans des unités de soins intensifs. L'insuffisance rénale aiguë a été définie par l'augmentation de la créatininémie ou lorsqu'il existait une insuffisance rénale chronique antérieure, par l'augmentation d'au moins 50% de la créatininémie de base. Trois cent quatre-vingt-un patients de plus de 80 ans sur une population totale de 2 111 insuffisants rénaux aigus avérés ont été étudiés. Ils étaient atteints d'une insuffisance rénale obstructive. fonctionnelle ou parenchymateuse. Les étiologies de ces différents types d'insuffisance rénale aiguë ont été, pour la moitié d'entre elles, une insuffisance rénale aiguë organique ; pour un tiers, l'urémic était suffisamment sévère pour nécessiter un traitement par hémodialyse. La mortalité globale à l'hôpital a été de 40 % comparable à la mortalité globale dans cette affection. Les facteurs identifiés comme aggravant le pronostic vital sont surtout l'existence d'un cancer d'un état septique ou d'antécédent cardiovasculaire. Quoi qu'il en soit, la moyenne de survie a été de 19 mois. La survie de ces malades à plus long terme a été comparée à celle provenant des données fournies par l'INED pour les mêmes tranches d'âge. Elle n'est pas significativement différente. En résumé, la fréquence des insuffisances rénales aiguës chez les sujets de plus de 80 ans admis en réanimation va en augmentant. La mortalité est moins importante que ce qui était prévisible d'après les données de la littérature, ces patients pouvant bénéficier de l'hémodialyse dans une unité de soins intensifs. Il est impossible de définir un ensemble pathologique dont le pronostic serait constamment péjoratif, limitant l'accès de ces malades aux thérapeutiques appropriées. Ne pas traiter ces malades en unités de soins intensifs sur des notions purement économiques est donc contraire à l'éthique médicale.

Mot-clés auteurs
Aigu; Epidémiologie; Hémodialyse; Insuffisance rénale; Mortalité; Personne âgée; Pronostic; Soin intensif; Traitement; Unité soin intensif;
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
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SRAER J, AKPOSSO K, GOULON M, RONDEAU E, MONOD-BROCA P, ARDAILLOU R, GODEAU P, PELLERIN D, BINET J, RICHET G, CAEN J. Faut-il traiter l'insuffisance rénale aiguë après 80 ans en unité de soins intensifs ? A propos de 381 cas. Commentaire. Bull. Acad. Natl. Med.. 2000;184(6):1267-1279.
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Dernière date de mise à jour : 23/08/2017.


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