Les nouveaux pouvoirs techniques mettent en mouvement la représentation de l'acte médical. En AMP, l'efficacité de la technique ne l'empêche pas d'être ambivalente ou destructrice. Cependant, associer le DPI à une pratique eugéniste est infondé et contradictoire. Le développement des techniques d'AMP s'accompagne aussi d'une certaine conception de l'homme. Si sacraliser la cellule, c'est réduire l'humain au biologique en niant l'apport de l'histoire singulière et de la socialisation, inversement, concevoir l'embryon comme un matériau biologique incommensurable à l'homme, c'est limiter la considération du réel aux faits, aux fonctions et à l'utile, congédiant ainsi la notion de valeur pour s'orienter vers une conception instrumentale de l'homme. Faut-il alors renoncer à l'innovation technique ? Si l'on n'opte pas pour l'arrêt de la recherche, il convient cependant de lui poser des limites. Mais les limites de fait qui témoignent d'une autojustification de la science sont-elles recevables ? Alors la détermination des limites de droit incombe au politique et au législateur.